L'OTQ demande des mesures financières claires et rapides

Québec, le 3 juin 2020 - Près d’une semaine après la première annonce de déconfinement de l’industrie touristique au Québec, l’Office du tourisme de Québec (OTQ), au nom de ses 897 membres, demande au gouvernement du Québec d’annoncer clairement son calendrier de déconfinement et de mettre en place des mesures financières précises et rapides.

« Le gouvernement du Québec souhaite que nous continuions à contribuer à l’effort de santé publique comme nous le faisons déjà depuis mars dernier. Il nous demande également de participer activement à la relance de l’économie, tout en demeurant patients concernant les prochaines phases de déconfinement ainsi que l’annonce du plan de soutien financier de l’industrie. Ces éléments sont cruciaux afin que les entrepreneurs touristiques puissent maintenir les emplois et maximiser leurs retombées pour la saison estivale. C’est une question de survie pour plusieurs de nos membres. L’Office du tourisme de Québec déploiera ensuite tous les efforts nécessaires afin de promouvoir l’attractivité touristique de la région », souligne Benoît Pigeon, directeur de l’OTQ.

Ainsi, l’industrie touristique a un urgent besoin de mesures financières pour entre autres la couverture des frais fixes, pouvant être modulés selon divers paramètres de retour à la rentabilité. « Nous travaillons avec les forces vives de notre région et de notre industrie ainsi qu’avec le gouvernement pour trouver un équilibre entre la santé publique et la survie économique », ajoute M. Pigeon.

Rappelons que dans son point de presse de mercredi dernier, la ministre du Tourisme, Mme Caroline Proulx, a dit clairement que les Québécois pouvaient dès maintenant commencer à planifier et prendre leurs vacances au Québec. Comme la survie de l’industrie touristique dépendra cette année du tourisme intra-Québec, voire même régional, pour l’OTQ il est des plus essentiels d’obtenir rapidement un calendrier clair de déconfinement. Il s’agit du seul scénario envisageable pour sécuriser nos emplois et ainsi préserver les emblèmes touristiques uniques à la région de Québec.

À Québec, les retombées touristiques représentent 1,6 milliard de dollars. De plus, l’ensemble des visiteurs d’un jour ainsi que les excursionnistes dépensent environ 2 milliards de dollars annuellement. Ce sont plus de 40 000 emplois qui sont reliés directement au tourisme, sans compter les 2 600 entreprises (attraits touristiques, restaurants, hébergements, boutiques, etc.) qui dépendent de cette industrie.

« La grande région de Québec a besoin du tourisme. Il y a de nombreux emplois qui sont en jeu présentement, notamment dans le domaine hôtelier. À la fin du mois de mars, juste pour le secteur de l’hôtellerie, 97 % des 6 500 employés à temps plein se retrouvaient pris en charge par les programmes d’aide financière du gouvernement. Nous devons agir rapidement afin d’éviter qu’un nombre considérable d’hôtels ne ferment leurs portes définitivement », indique Marjolaine de Sa, directrice de l’Association hôtelière de la région de Québec.

Le tourisme sera l’une des dernières industries à se remettre de cette pandémie. Cette situation aura assurément des répercussions au moins jusqu’en 2022. À titre d’exemple, à la suite de la crise économique de 2008-2009, le secteur hôtelier a pris quatre ans à se remettre. La COVID-19 laisse présager un scénario encore pire. En ce sens, des études récentes de Raymond Chabot Grant Thornton/Horwath prévoient que, seulement entre le 1^er avril 2020 et le 31 mars 2021, dans les secteurs de l’hôtellerie et des attraits touristiques, 93 000 emplois seront perdus au Québec, et estiment que la perte pour l’économie québécoise s’élèvera à 3,9G$, malgré un déconfinement.

Par conséquent, l’Office du tourisme de Québec interpelle aujourd’hui la vice-première ministre du Québec et ministre responsable de la Capitale-Nationale, Mme Geneviève Guilbault, de même que la ministre des Affaires municipales, Mme Andrée Laforest, et la ministre déléguée au Développement économique régional, Mme Marie-Ève Proulx, afin de les inciter à encourager le premier ministre Legault à préserver un pan complet de notre économie régionale, grandement menacé.

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