Pourquoi l’architecture du Vieux-Québec est-elle unique?
À quoi tient le caractère unique du Vieux-Québec? Si le dédale de rues étroites rappelle le vieux continent, la qualité exceptionnelle de son patrimoine architectural témoigne de la riche histoire de la ville de Québec et exprime une variété impressionnante de styles. Voici les influences que l’on peut découvrir à travers quelques repères architecturaux qui font du Vieux-Québec un lieu unique en Amérique du Nord.
L’influence française : histoire et architecture la Nouvelle-France
- Guy Lessard
Capitale institutionnelle de la Nouvelle-France, Québec a accueilli plusieurs communautés religieuses qui ont adopté la forme des couvents et collèges de France. L’aile de la Procure, édifiée de 1678 à 1681 par les prêtres du Séminaire, rappelle particulièrement l’influence architecturale française par l’usage de crépi sur ses murs, de la présence d’un pavillon à son extrémité et d’un clocheton à son sommet.
Non loin du Séminaire se trouve la maison Simon-Touchet, dont l’architecture témoigne de l’adaptation du modèle français aux rigueurs du climat québécois et aux ordonnances visant à réduire les risques d’incendie. Construite entre 1747 et 1768, la résidence compte plusieurs éléments typiques de la maison de ville canadienne : large souche de cheminée, couverture de tôle et lambris de bois.
L’influence britannique
La cathédrale Holy Trinity, édifiée entre 1800 et 1804 pour desservir la communauté du nouveau diocèse anglican de Québec, fut l’un des premiers bâtiments publics construits à Québec par les Britanniques. Il contribua à introduire dans la capitale le style néoclassique alors à la mode en Grande-Bretagne. Comme son nom l’indique, cette architecture s’est inspirée du modèle antique par l’usage de colonnes, de pilastres et de frontons.
L’influence romantique
Le Vieux-Québec doit en partie son charme européen à la popularisation au XIXe siècle du mouvement romantique. En effet, la porte Saint-Louis et le Château Frontenac sont issus de cette sensibilité fascinée par les styles architecturaux anciens. Dans le but de sauvegarder et de mettre en valeur la seule ville fortifiée au nord du Mexique, le gouverneur-général lord Dufferin proposa notamment d’aménager de nouvelles portes dans un style néo-médiéval évoquant le caractère historique et pittoresque du Vieux-Québec. C’est dans cet esprit que fut édifiée la porte Saint-Louis en 1878. Ce fut également le cas pour le Château Frontenac, dont la construction à partir de 1892 affirma aussi la vocation touristique du Vieux-Québec.
L’influence Art déco
- Emmanuel Coveney
Le Vieux-Québec s’est aussi ouvert aux courants architecturaux modernes. Par l’emploi de lignes pures, d’une ornementation stylisée et de bas-reliefs, c’est au style Art déco que l’édifice Price emprunta ses formes lors de sa construction entre 1929 à 1931. C’est au sommet de l’immeuble qu’un appartement de fonction pour le premier ministre du Québec fut aménagé en 2003, rappelant le rôle de capitale exercé par Québec depuis le XVIIe siècle.
Patrimoine mondial de l'UNESCO
Afin d’éviter la dégradation du patrimoine architectural de la vieille ville, le gouvernement du Québec créa en 1963 l’arrondissement historique du Vieux-Québec. Cet effort de préservation d’un ensemble architectural unique fut reconnu en 1985 par l’UNESCO, qui inscrivit alors le Vieux-Québec à la liste du patrimoine mondial.